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à-dire jusqu'à la fin du xvi" siècle, on ne cessa de soumettre au Parle­ment des exécutions testamentaires et d'enregistrer les testaments apportés en conséquence. Nous relevons dans ies registres du Conseil plusieurs mentions très-explicites qui ne peuvent laisser aucun doute à cet égard. Le 3 mai 1490. Guillaume de Montboissier, conseiller, ayant chargé le Parlement de surveiller son exécution testamentaire, non-seulement un huissier fut commis à la garde des biens de la succession, mais encore l'un des quatFe notaires de la Cour reçut mission d'en dresser l'inventaire1. A la date du 27 août 1521, le Parlement décida que le testament de l'évêque de Beauvais serait enregistré ès registres de la Cour'2. Le 21 juin 1554 intervint un arrêt du Parlement qui dé­clara bon et valable le testament fait par Charles de Luxembourg, vicomte de Martigues, mortellement blessé à Ia prise du château de Hesdin, et ordonna, conformément à la requête du procureur général, que ledit testament portant institution d'héritier en faveur de Jean, duc d'Etampes, serait enregistré ès re­gistres de la Cour3. De quels registres peut-il être question? C'est en vain que l'on chercherait dans les diverses séries du Parlement, telles que ie Conseil ou les Ordonnances, la moindre trace de ces enregistrements. Ne serait-on pas dès lors en droit de conclure qu'il existait encore à cette époque des volumes spé­cialement affectés à l'insinuation des testaments, volumes faisant suite à l'uni­que registre qui nous est parvenu? Au xvii6 siècle, il ne paraît pas que l'on ait continué à transcrire sur des registres spéciaux les testaments soumis à la Cour; on peut remarquer, en effet, que le testament de la reine Marie de Mé­dicis, déposé au Parlement, fut mis au greffe, et que la teneur de cet acte im­portant fut insérée au Conseil Secret.
Les testaments dont nous donnons le texte sont reproduits, tantôt d'après le registre original faisant partie des archives du Parlement, tantôt suivant la copie du fonds Moreau (Bibl. Nat., département des manuscrits). Il nous semble inutile d'insister ici sur l'intérêt que peut offrir aux érudits ce modeste recueil de documents; dans l'expression de ces dernières volontés, toutes ies conditions, depuis les plus humbles jusqu'aux plus relevées, se trouvent repré­sentées; prêtres, magistrats, marchands, gens de loi, grands seigneurs, dames nobles, bourgeois et bourgeoises, grâce à leurs dispositions testamentaires,
1 Arch. Nat., x1Ai497, fol. 210 v°. — s Arch. Nat, xu i5a3, fol. 337 v°- — 3 Arc~-Nat., x'*4956, fol. 458 r°.
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